Quel randonneur, n’a pas souhaité
rencontrer un chamois au cours de ses sorties en montagne.
Partout, il vous épie, mais vous le
voyez rarement, et pourtant ce fier ongulé est présent partout en Vénéon.
Partez de bonne heure, et observez
autour de vous dans les petites « vires » au pied des barres
rocheuses (une vire est un faux plat herbeux entre deux paroi rocheuses)
habillez vous chaudement, car les matins sont frais, avant l’arrivée du
soleil, même en été.
Souvent il « vient au sel »
que les bergers laissent pour leurs
moutons sur quelques rochers plats en bordure des sentiers.
Procurez vous une bonne paire de
jumelles (des huit trente, feront l’affaire)les boutiques locales,
sont spécialisées et on saura vous conseiller.
Contrairement aux idées reçues, il ne
se cantonne pas seulement sur les sommets enneigés d’altitude, mais on le
trouve fréquemment entre 900 et 2800 mètres environ.
Le chamois de forêt, a une allure plus
ramassée, que celui qui vit dans les rochers, mais, ils se rejoignent
cependant en hiver.
Les femelles appelées « chèvres »
mettent bas en mai, juin un petit que l’on appelle chevreau ou aussi cabri.
La durée de gestation est de 160 à 175
jours, soit 23 à 25 semaines.
On les rencontre souvent en petits
groupes ou « chevrées » composées des jeunes de l’année et de
ceux de l’année précédente, C’est généralement une vielle femelle qui
guide la chevrée. A l’âge d’un an, lorsqu’il a un frère, le jeune
chamois prend le nom d’éterlou, si c’est un mâle ou éterle si c’est
une femelle.
Des l’âge de trois ans environ les mâles
ou « boucs » se séparent pour mener une vie solitaire, en
novembre, période du rut, ils se livrent à des combats spectaculaires.
Parfois, l’épaisse couche de neige les oblige à délivrer leur fantastique
puissance. Si ce sont souvent les vieux mâles qui l’emportent, de jeunes
boucs vigoureux, profitent parfois de la distraction du chef et de son épuisement
pour séduire les femelles.
En hiver, le chamois a un pelage noir et
épais, qu’il perdra des la fonte des neiges, pour retrouver après une mue
printanière son beau pelage fauve d’été.
L’œil habitué du montagnard, aura tôt
fait de différencier le mâle de la femelle, les cornes du mâle sont plus épaisses
plus écartées et ont généralement les crochets plus fermés, tandis que
celles de la femelle sont plus serrées, plus fines et ont les crochets moins
prononcés. Chez le mâle, quand on peut apercevoir le pinceau pubien alors,
le doute est levé. Lorsqu’on les voit uriner, les attitudes de chacun
apportent un élément supplémentaire et sûr à l’identification.
D’autres critères permettent aussi de
différencier les sexes notamment l’allure un peu moins trapue chez la
femelle, ainsi qu’un certains nombre de détails difficiles à définir mais
dus aussi à l’habitude.
Comportement.
Le chamois commence à manger très tôt
le matin, bien avant les premières lueurs du soleil.
Il mange en descendant vers la vallée,
toujours aux aguets, il relève souvent la tête, qu’une pierre vienne à
rouler ,et il bondit prestement.
Sa nourriture est composée en majeur
partie de graminées, fétuques pâturins mais sa préférence est accordée
à une légumineuse, le trèfle des alpes(trifolium Alpinum)
Dans le vallon des Etançons je l’ai
vu accorder aussi beaucoup d’intérêt au choux de Richer.
Dés les premiers rayons de soleil, il
va commencer à monter pour se rapprocher de son lieu de repos, généralement
à l’ombre, ou il passera le plus gros de la journée. la première place de
repos, est rarement la bonne, et le chamois se relèvera et changera de place
plusieurs fois avant de s’assoupir. J’ai cependant, parfois vu au cours de
plus de vingt ans d’observations, des chamois se coucher sur un rocher en
plein soleil et y rester une bonne partie de la journée pour effectivement
rejoindre une couche ombragée un peu plus tard.
Quand le soleil déclinera sur les
sommets, il recommencera à paître jusqu'à la tombée de la nuit pour
ensuite regagner sa couche judicieusement choisie.
Quel plaisir de voir de bonne heure, ce
bel ongulé brouter à quelques dizaines de mètres, il m’est arrivé
d’observer des chamois durant plusieurs heures dans ma longue vue sans
jamais me lasser, et de toujours trouver ce spectacle aussi captivant.
Et que dire de ces chevrées rassemblées
sur un « névé»(un névé est un reste de neige hivernale qui n’a
pas complètement fondu) ou les petits de quelques mois se livrent à de véritables
ballets sur neige, sautant, glissant parfois tournoyant maladroitement sous
l’œil vigilant d’une vielle gardienne toujours aux aguets. Et quel
spectacle attendrissant et combien furtif de ce chevreau agenouillé sous sa mère
toujours avide de quelques gorgées de lait.
Ou trouver le chamois en Vénéon
J’aurai tendance à dire partout, si
vous savez observer et si vous vous levez de bonne heure.
Ii y a cependant des balades qui sont
plus propices à son observation sans faire de longues marches d’approche.
J’ai fait durant prés de vingt ans
des observations et des animations dans la vallon des Etançons et j’ai
toujours eu des chamois au rendez vous.
En regardant autour de soi, le matin
vers huit heure, quelques mâles broutent souvent sous les aiguilles de Pied Bérarde.
Avant le torrent qui descend de Bonne Pierre.
Il n’est pas rare d’en rencontrer au
sel que le berger laisse sur une pierre plate au début du plat des Etançons.
On en trouve souvent sous la tête de La
Maye, mais, c’est à mis chemin du refuge du Chatelleret que l’on a le
plus de chance d’en observer, au niveau de la passerelle de Plaret Génie.
Attention le chamois n’aime pas la
chaleur, et en juillet le soleil arrose la pente vers neuf heure !.l’idéal
serait d’y être à huit heure…et oui c’est à ce prix la que l’on
rempli ses yeux de souvenirs de vacances inoubliables.
Après vos observations, vous aurez tout
loisir de vous rendre au refuge du Chatelleret, et découvrir l’imposante
face sud de la Meige
Amis lecteur si tu ne connais pas tous
ces lieux, tous ces noms, viens nous voir en Vénéon.
André Brun
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